La plasticité cérébrale se déploie aussi sur le plan des architectures neuronales. Les neurones peuvent changer de forme, d’arborescence, créer ou se séparer de connexions, voire migrer.
Modification de l’arborisation dendritique
Souvent évoquée, l’image poétique de la « forêt neuronale » trouve ici tout son sens : l’apprentissage, par exemple musical, entraîne une complexification de l’arbre dendritique dans les zones cérébrales sollicitées (Neuron, 2004).
Neurogenèse adulte : naissance de nouveaux neurones
Longtemps tenue pour impossible après l’enfance, la production de nouveaux neurones – neurogenèse – persiste néanmoins à l’âge adulte. Ce phénomène a été objectivé, en particulier, dans le gyrus denté de l’hippocampe chez l’humain et chez le rongeur. Chez des individus adultes, plusieurs milliers de nouveaux neurones naissent chaque jour, même si la moitié n’aura pas vocation à survivre (Nature Medicine, 2017).
Simulation fascinante : l’exercice physique régulier augmente la neurogenèse à l’âge adulte, tout comme un environnement riche en stimulations (Trends in Neurosciences).
Réorganisation inter- et intra-régionale
Lésions, amputations, apprentissages intenses : à plus grande échelle, le cerveau peut réallouer ses ressources. Après l’amputation d’un membre, la zone corticale qui traitait l’information sensorielle de ce membre est “colonisée” par les aires voisines (Nature Neuroscience, 2016).
- Chez les personnes aveugles précocement, les régions visuelles peuvent se reconfigurer pour traiter de l’information auditive ou tactile (Nature Neuroscience, 2005).
- Certaine plasticité peut être observée sur l’ensemble du cortex moteur après une phase de rééducation post-AVC (The Lancet, 2004).