1. Le cortex préfrontal : chef d’orchestre de l’ajustement
Le cortex préfrontal (CPF), siège complexe du raisonnement, des prises de décision et de la planification, intervient dès qu’une situation requiert d’abandonner une habitude inefficace au profit d’une nouvelle stratégie. Des études d’imagerie comme celles de Miller et Cohen (2001) montrent que l’activité du CPF augmente lorsque l’on doit inhiber une action spontanée au profit d’un comportement adapté à un contexte différent (le célèbre test de Stroop en atteste). C’est au sein du CPF que s’opère la flexibilité cognitive : changer d’angle, réévaluer un choix, coordonner plusieurs tâches.
2. Le striatum : apprentissage par essais-erreurs
Le striatum, situé au cœur des ganglions de la base, est particulièrement impliqué dans l’intégration des conséquences liées à nos actions. Il permet d’ajuster les comportements grâce à une forme très spécifique d’apprentissage : le renforcement. Ses neurones reçoivent des signaux dopaminergiques qui, selon l’erreur de prédiction de la récompense (différence entre ce qui est attendu et ce qui advient, concept formalisé par Schultz et al., 1997), ajustent chaque connexion synaptique pour optimiser les futures réponses.
- Une récompense inattendue : décharge dopaminergique, renforcement du comportement effectué.
- Une absence de récompense attendue : chute de dopamine, affaiblissement du comportement.
Ce mécanisme, bien que fondamental dans des cadres simples (rats cherchant de la nourriture), s’étend aussi à des apprentissages complexes, y compris sociaux et moraux chez l’humain (Dolan & Dayan, 2013).
3. L’amygdale : modulation des réponses émotionnelles
Difficile d’envisager l’adaptation sans prise en compte de la dimension émotionnelle. L’amygdale est une structure clé pour la détection de la nouveauté, la peur, mais aussi l’assignation de valeur aux stimuli. En conditions de changement brutal (danger, incertitude sociale), sa connexion fine avec le cortex préfrontal module l’expression des peurs, empêchant la généralisation excessive qui serait désadaptée. Les patients ayant des lésions amygdaliennes sont ainsi moins aptes à adapter leurs réponses face à différents signaux de menace (Phelps & LeDoux, 2005).