Au-delà des statistiques, ce sont souvent les trajectoires individuelles qui rendent sensible le lien santé-adaptation. Un homme ayant souffert d’un COVID long, par exemple, décrit la perte de ses capacités d’organisation comme un « paysage autrefois familier devenu brumeux ». Des patients atteints de sclérose en plaques rapportent une diminution de l’agilité mentale corrélée aux poussées inflammatoires (Multiple Sclerosis Journal, 2021).
Inversement, de nombreux programmes d’accompagnement montrent qu’une amélioration de la condition physique — ne serait-ce qu’en passant de 10 à 20 minutes de marche quotidienne — restaure, parfois spectaculairement, la capacité à s’adapter, à rebondir, à improviser.
Les exemples abondent : des adolescents sortant d’un épisode dépressif grâce à une reconquête corporelle (yoga, sport), des seniors réactivant leurs compétences numériques après quelques semaines d’exercice progressif, ou des personnes en situation de handicap mobilisant le jeu corporel pour stimuler la créativité adaptative (Revue « Adapted Physical Activity Quarterly », 2021).
L’environnement, catalyseur ou obstacle à cette interaction
Si la santé et la condition physique sont des moteurs évidents de l’intelligence adaptative, l’environnement joue le rôle d’accélérateur — ou de frein. Un cadre sécurisant, des opportunités de mouvement, l’accès à l’air pur ou à la lumière améliore ces capacités. À l’inverse, la sédentarité chronique, l’isolement social et le manque d’accès aux espaces adaptés aggravent le recul des fonctions adaptatives (WHO, rapport 2021).